ET SI ?
Édito par Julie Van Der Kar,
Responsable du Festival Alimenterre
Et si nous ouvrions le champ des possibles pour y planter les graines d’un nouveau système ? Un mouvement nécessaire, possible et désirable : le fruit d’un changement de vision auquel nous vous invitons !
Et si, loin de l’agriculture intensive aux impacts dévastateurs sur les conditions de vie des paysan·ne·s, la santé et l’environnement, nous favorisions un modèle d’agriculture paysanne et durable, sans pesticides ni engrais de synthèse, basé sur l’agroécologie, les circuits courts, la préservation du foncier agricole et du vivant ?
Cette année, le Festival Alimenterre se fait le porte-voix des luttes indigènes pour la préservation de leur territoire (140 km à l’ouest du paradis), de celleux qui se battent contre l’exploitation de l’homme, des animaux et du vivant (Cow, séances de courts métrages), contre la violence de l’industrie agroalimentaire (Les Algues vertes), de celleux qui revendiquent plus de justice climatique et sociale (Les fourmis et la sauterelle), une plus grande sororité dans les campagnes (Croquantes, Selbé et tant d’autres), pour la préservation de la qualité des sols (La vérité du sol) et pour des systèmes alimentaires durables (Tu nourriras le monde). Nous chercherons des réponses au soutien d’une transition alimentaire (Là où l’herbe est plus verte) et aux manières de revendiquer le droit à l’alimentation de qualité pour toustes. Nous encouragerons les enfants dès le plus jeune âge à se poser des questions avec des séances « jeune public » et nous nous retrouverons autour du bar et de moments festifs (soirée d’ouverture, concert de Trashbeatz). N’opposons pas le cerveau et les mains ; la lutte et la joie : les parenthèses culturelles invitent aussi au combat !
Et si la puissance des films interrogeait, interpellait, provoquait la résistance, la bifurcation, la désobéissance et amenait à faire bouger les lignes ? Plus qu’une simple question, c’est aujourd’hui pour le Festival Alimenterre une réelle conviction.
Nous ne sommes jamais aussi vivant·e·s et créatif·ve·s que quand nous sommes dans la marge. Mais une marge qui influence, qui se soulève et se propage. Un chemin de traverse qui s’oppose, résiste et se révolte pour retourner les sillons creusés depuis trop longtemps.
Alimenterre est un festival pour reprendre des forces et des savoirs. N’attendons pas passivement la catastrophe pour agir. Comme l’affirme Baptiste Morizot : « Ce n’est pas la catastrophe qui doit nous mouvoir à l’intérieur de nos cerveaux, c’est l’inexploré qui doit nous guider. » Il reste de la beauté à préserver et de l’horizon à construire. La solution est sous nos pieds.